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Le désert blanc : les plus beaux paysages d'Égypte

Sur la route reliant les oasis de Farafra et de Bahariya, il existe deux déserts, le désert noir et le désert blanc. Partons aujourd'hui à la découverte du plus beau désert d'Égypte : le désert blanc.

Par François Tonic (texte et photos)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce désert fait partie de ce que l'on appelle le désert occidental ou désert libyque. Il s'étend de la rive gauche de la vallée du Nil jusqu'à la Libye. Le désert blanc se situe au nord de l'oasis de Farafra, la plus grande de toutes les oasis égyptiennes. Les oasis égyptiennes sont de vastes dépressions bordées de montagnes et par la grande mer de sable. Géologiquement, le désert blanc est constitué par du calcaire crétacien (de la période du Crétacée). Cette pierre est aussi plus communément nommée « chalk » (calcaire, ou craie, en anglais). Une de ses caractéristiques est de posséder une exceptionnelle couleur blanche, rendant ce désert si particulier. L'autre caractéristique est que le chalk est constitué d'innombrables micro-organismes marins. Pour lier le tout, il contient un « ciment ».

Une longue formation

La formation du désert occidental et des différentes dépressions (les oasis) a suscité de nombreuses interrogations. Une des théories parle de la présence d'un vaste réseau de drainage d'eau dans la partie occidentale de l'Égypte. L'évolution de ce système aurait eu lieu durant la période tertiaire. L'érosion de la roche y aurait été particulièrement importante. Dans un passé encore plus lointain, l'Égypte avait été submergée par la mer de Tethys, mer occupant une partie de l'actuelle Méditerranée. Cette invasion déposa de nombreuses couches de sédiments qui allèrent former le désert occidental et particulièrement le désert blanc. Il y a environ 37 millions d'années, la mer de Tehtys recula. Le climat humide prima alors sur cette région, débutant ainsi la formation des dépressions et des reliefs. Ce serait à ce moment que l'on devrait placer l'existence du Gilf River ayant pour origine un vaste réseau hydrologique situé au sud (actuelle Nubie et plateau de Gilf Kebir). Il y a environ 24 millions d'années, le Gilf River perd de son intensité et tend à se tarir. Cela se conjugue à une évolution de la géographie égyptienne, qui prend sa forme actuelle avec la naissance du Nil, dont la partie sud entre Assouan et Qena est une branche du Gilf River. Cette section, appelée Qena River, demeura longtemps indépendante avant de se joindre au fleuve situé plus au nord, formant ainsi le Nil. Cette passionnante théorie, élaborée par les chercheurs McCauley et Issawi, a le mérite de proposer une vision cohérente de la formation de l'Égypte.

La modification progressive du climat occidental entre 10 000 et 5 000 ans avant J.-C. contribua à déplacer les populations nomades, déjà dotées d'une certaine culture, vers la vallée du Nil, où la population sédentarisée va absorber ces nouveaux arrivants et donner naissance, plusieurs siècles plus tard, à la civilisation égyptienne.

Une érosion stupéfiante

Le désert blanc est qualifié de désert hyper aride. Il n’y pleut jamais ou quasiment jamais (5 mm annuellement). S'il n'y a pas d'eau, l'érosion se fait naturellement par le vent et le sable, deux éléments ayant un pouvoir d'érosion important. Cette érosion est optimale au sol jusqu'à une faible hauteur (moins d'un mètre) et s'affaiblit dans les parties supérieures, contribuant ainsi à « former » les particularités du désert blanc.

Pierre très tendre et friable, le chalk s'érode facilement. Il a perdu ainsi sa couche supérieure. Cependant, notre désert possède aussi des éléments résistants à l'érosion, en particulier des mollusques, du gypse, une variété de fer, des nummulites. Parfois, cette résistance forme ce que l'on appelle des « melons », des concrétions rondes. Outre ces melons, le désert blanc possède trois formes caractéristiques : le champignon, la tente et le cornet de glace.

Le désert mythique

Quelques kilomètres après Farafra, sur la route de Bahariya, on aperçoit les premières formations du désert blanc. Mais c'est après une vingtaine de kilomètres que ce désert prend tout son sens, avec en toile de fond de hautes falaises et des montagnes d'une couleur pastel selon l'heure et la saison.

On distingue le vieux désert blanc et le nouveau. Le vieux est la partie proche de la route caractérisée par les champignons. On y pénètre sur plusieurs centaines de mètres. Les paysages, malgré les quelques voitures de la route proche, époustouflent tellement la blancheur et l'éclat du chalk vous prend aux yeux. Il n'y a pas de mots pour le décrire. Que l'on soit en hiver, en été, le matin, la nuit, le midi ou le soir, ce calcaire surprend toujours. Le vieux désert blanc constitue un coin idéal pour faire un pique-nique, admirer les lieux.

Le nouveau désert blanc se concentre sur la zone des cornets de glace et des tentes ; on s'enfonce là plus profondément dans le désert. Avec une alternance de sol calcaire et de sable, attention à ne pas s'y faire piéger... Le spectacle est tout aussi extraordinaire par la variété des formes. On y peut y voir un sphinx, des pyramides, des melons, un cheval ou un âne sous un arbre, un pharaon, etc. C’est un lieu idéal pour les amateurs de géologie et surtout de trekking. Les campements des randonneurs s'installent souvent là.

Parfois, on se croira sur Mars ou la Lune, en tout cas loin de la Terre, par la profusion des melons. On se croirait aussi sur la mer, le sol calcaire formant de petites vagues. Il le faut le voir pour le croire.

Comment y aller ?

Un véhicule 4x4 est obligatoire pour pénétrer profondément dans le désert, avec un bon chauffeur connaissant les coins. Pour notre part, nous avons pris Ali, un chauffeur travaillant depuis 20 ans dans le désert occidental. Il peut organiser une excursion sur mesure selon vos envies.

Pour y aller, il suffit de partir de Farafra ou de Barahiya. Si vous souhaitez faire en plus la montagne de cristal et le désert noir, vous pouvez bivouaquer ou dormir dans un hôtel dans l'une des deux oasis. L'aller-retour Dakhla – Désert blanc est possible mais très long (comptez environ 650-700 km). Aucune autorisation spéciale n'est nécessaire. Vous serez « checké » aux différents points de contrôle mais sans nécessité de policier (attention, il faut le préciser et signer une décharge).

En individuel, une telle excursion ne pose aucune difficulté. Sur la base de deux personnes (avec 4x4, eau, essence, nuits d'hôtels, repas...), comptez environ 130-150 euros par jour et par personne.

Bibliographie

Bonnie M. Sampsell, A Traveler's Guide to the Geology of Egypt, AUC Press, 2003.

Cassandra Vivian, The Western Desert of Egypt, AUC Press, 2000.

 

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A réaliser aux meilleurs

A réaliser aux meilleurs soins avec Lolla Travel à 300 € par personne pour 3 Jours / 2 Nuitées. Circuit privé avec guide/chauffeur parlant français. Vous logez une nuit à l'hôtel Hot Spring et une autre
nuit dans le désert.

http://www.lollatravel.com/fr/safari/bahareya-farafra.html 



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